Appel à publications
État des lieux de la « commémoration corrigée » en art public : Quel avenir pour le monument ?
Numéro thématique de la revue RACAR, à paraître en octobre 2021
Date limite des propositions : 15 janvier 2020
Date de remise des textes ou productions finales : 15 août 2020
Rédactrices invitées:
Analays Alvarez Hernandez, Université de Montréal, analays.alvarez@umontreal.ca
Marie-Blanche Fourcade, Musée de l’Holocauste Montréal,
marie-blanche.fourcade@museeholocauste.ca
Lucie K. Morisset, Université du Québec à Montréal, morisset.lucie@uqam.ca
Le débat sur les fonctions, la forme et le contenu du monument agite à l’heure actuelle aussi bien les milieux académiques, politiques et associatifs. Comme l’a expliqué la professeure et historienne de l’art Annie Gérin (2019), ce débat est notamment en lien avec un malaise sociétal croissant par rapport à différents héritages coloniaux, totalitaires ou religieux qui s’accompagne, entre autres, de revendications identitaires fondées aussi bien sur des savoirs que sur des croyances, des idéologies et des émotions qui se confrontent dans un véritable combat de légitimations (et de crispations) de l’histoire.
Depuis plusieurs années, les États-Unis, l’Afrique du Sud, mais aussi la Belgique, l’Australie, la Pologne ou le Canada sont les témoins d’épisodes de « commémoration corrigée ». Ce mouvement se traduit par un ensemble de gestes ou d’actions populaires et institutionnelles dirigés à l’endroit de certains monuments qui vise à dé-commémorer ou à ajuster, voire à compléter des représentations du passé qui contrevenaient aux nos valeurs contemporaines. De plus, si plusieurs de ces contestations sont directement liées à un héritage traumatique qui concerne les populations autochtones et africaines, elles ouvrent également la voie à des revendications portées par d’autres groupes, que l’on pense par exemple à la sous-représentation de la diversité ethnoculturelle ou de genre dans nos paysages commémoratifs.
Ce dossier thématique vise à porter un regard critique et pluridisciplinaire sur les pratiques artistiques commémoratives passées et présentes afin d’en tirer des leçons concrètes pour l’avenir de l’art public commémoratif au sens large ainsi qu’à explorer les implications d’ordre artistique, juridique, identitaire, historique, voire économique de la « commémoration corrigée ». Nous nous intéressons, particulièrement, aux gestes et actions qui prennent la forme d’actes de vandalisme, de pratiques artistiques permanentes, temporaires ou éphémères, ainsi que de pratiques de commissariat qui dépassent largement une action directe sur les monuments pour se concentrer sur une démarche de réparation, de restitution et de réécriture inclusive de l’histoire.
L’appel est ouvert à des analyses et à des études de cas provenant de toutes les aires géographiques et culturelles qui permettront non seulement d’éclairer la crise commémorative actuelle, mais également d’en repenser les pratiques. Les articles peuvent aborder les questions suivantes sans toutefois s’y limiter : Comment concilier les représentations officielles du passé et l’affirmation de nos valeurs contemporaines ? Quand ou comment procéder avec des monuments qui commémorent des idéologies ou des personnages controversés ou contestés ? Quelles sont les perspectives d’avenir ou les voies d’expression du monument au lendemain d’une « commémoration corrigée » ?
Nous invitons trois types de propositions, en français ou en anglais : les articles (d’un maximum de 7 500 mots y compris les notes), les récits de pratiques (d’un maximum de 3 500 mots y compris les notes) et les portfolios (d’un maximum de 10 images et de 1 000 mots y compris les notes). Les articles et les récits de pratiques seront soumis à un examen par les pairs en double aveugle.
Veuillez soumettre vos propositions d’un maximum de 250 mots et un court CV d’ici le 15 janvier 2020 à Analays Alvarez Hernandez (analays.alvarez@umontreal.ca), Marie-Blanche Fourcade (marieblanche. fourcade@museeholocauste.ca) et Lucie K. Morisset (morisset.lucie@uqam.ca). Si vous proposez un récit de pratique ou un portfolio, veuillez inclure de 2 à 5 images.